Changement de vitesse, dérailleur etc

Probablement l'accessoire le plus agréable, celui qui donne le plus d'agrément,  mais aussi celui qui donne le plus de mal,  à se procurer tout comme à installer. 

Malheureusement monter un dérailleur ne s'improvise pas,  il ne suffit pas de simplement dévisser la roue-libre pour en installer une autre. Ce genre d'aménagement était fait par des gens de métier,  pas par des amateurs, ce n'est pas sans raison.
Pour être tout-à-fait honnête,  les gens encore capables de faire ce genre de transformation lourde les yeux fermés se comptent sur les doigts de la main.

Ce n'est donc hélas pas du tout conseillé pour un débutant : vous coureriez droit dans le mur car la moindre bourde et il y a de la casse, même pour un simple mauvais réglage.

Voici quelques rayons d'un vélo de ville sur lequel la chaîne a sauté parce que le dérailleur n'était pas bien réglé :

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Les rayons ne sont pas seulement tordus, des copeaux sont arrachés. Les petites excroissances ne sont pas de la boue....
D'autres ont cassé, il n'y avait pas que ceux-là sur la roue : 12 tordus,  3 intacts, 3 cassés net.

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Bref pour les mécaniciens confirmés ça reste une modification complexe à faire tant il y a à adapter, sauf miracle de trouver un kit d'époque.

En effet, faute de trouver un kit "le cyclo" d'origine qui a une roue-libre un peu spéciale, c'est à toute la transmission qu'il va falloir toucher,  on est très très loin du simple boulonnage d'un dérailleur au cadre accompagné du remplacement de la roue-libre qui se serait fait en 10 minutes. L'idée est séduisante,
mais pas la mise en pratique.  Comptez plutôt 10 heures.

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Déjà, une chose à prendre en considération : seuls les cols de cygne sont de vraies bicyclettes.  Leur pédalier est monté sur roulements à billes et a donc un bon rendement,  peu d'usure.

Les solex suivants ont un pédalier monté sur bagues bronze. Ça calme tout de suite : on dépense bien plus d'énergie pour faire exactement la même chose qu'avec un col de cygne. Quoi de plus normal.

En cela,  le coûteux montage d'un dérailleur et d'une roue-libre à 3 vitesses n'est donc pleinement rationnel que sur les cols de cygne même si il restera apprécié sur un 660, voire un 1010, un 1400, ou un des premiers 1700 dont le moteur,  d'une douceur incroyable,  est du coup plutôt mal à l'aise en côte raide.

Après 1960 et à partir du 1700 de seconde génération,  nous avons un moteur bien assez puissant pour ne pédaler que très rarement (sauf chez moi
...)  et un embrayage pour ne pas caler, et enfin le plateau devient ensuite de toute façon vraiment  beaucoup trop petit et pas nécessairement facile à remplacer faute d' avoir assez de place pour installer beaucoup plus grand que lui..... et c'est la double peine car les roues sont elles aussi très petites.

Pour un système de changement de vitesse qui serve réellement à quelque-chose, il faut absolument bien considérer plusieurs concepts dont un en particulier : le développement. C'est lui qu'on veut faire varier, et surtout varier intelligemment.
Comme les kits genre "le cyclo" sont extrêmement
rares et leur roue-libre presque tout autant, il va falloir s'adapter,  il va falloir utiliser ce qui par bonheur a été prévu par vélosolex à l'époque,  ou simplement
un peu  d'histoire du vélosolex qu'on connaît souvent mieux que le contenu d'obscures notes techniques septuagénaires :

Sur les premiers 45cc  le plateau est de 46 dents pour passer ensuite à 40 dents sans absolument aucune modification du cadre en relation avec ce changement. Un plateau 46 dents se monte donc toujours sur tous les cadres où le carter de chaîne est sur des serre-tringles, tout naturellement. Il y en avait un au commencement avec sa roue-libre en 18 dents, le cadre est donc étudié pour.

Ensuite le carter de chaîne rétrécit et change de mode de fixation. Là aussi,  c'est compatible :

J'ignore si le carter de chaîne tenu par des pattes permet son montage sans tordre légèrement celles-ci, mais normalement c'est le cas puisque vélosolex commercialisait pour le 330 le plateau 46 dents en pièces de rechange, (note technique 577 du 5 oct 1954) à dessein justement de monter un changement de vitesse.

Bref torsion de pattes ou pas, ça se monte. C'est la modification officielle,  homologuée constructeur.

Beaucoup disent qu'il n'y a jamais eu d'options sur un solex,  seulement des accessoires. Moi le premier.
Vous ne pouviez pas commander un solex et la voisine en commander un autre qui soit différent le même jour avant 1967 et le micron. Ils étaient forcément strictement identiques et rien n'était laissé au choix de l'acheteur.

Pour autant le concessionnaire pouvait,  et depuis les premiers solex vendus en 1946, se procurer certaines pièces auprès du service pièces détachées,  pour certaines adaptations aussi rares que spécifiques.

Le plateau  de 46 dents et la tringle de commande de gaz sont ce qui se rapprochent le plus d'une option :


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On a donc plusieurs solutions,  celle du fabricant de dérailleurs "le cyclo" ou celle de l'usine,  probablement plus coûteuse à l'époque.

En effet, il fallait
=>acheter le plateau en plus,  mais en compensation la roue-libre à monter en face était standard.
Versus
=>un plateau payé en moins, mais si la roue-libre lâche c'est mort.

On y revient....


Quoi qu'il en soit monter un plateau de 46 dents au lieu d'un 40 dents est fonc une astuce qui permet d'utiliser une roue-libre d'un modèle courant, on pourrait dire la roue-libre standard, celle la plus produite au monde,  autrement dit une roue-libre de 16-19-22 dents. C'est de loin la solution la plus simple.

On pourrait bien entendu conserver le plateau de 40 dents, mais avec une roue-libre standard on n'aurait alors absolument aucun gain pour aider le moteur à tenir sa moyenne sur les faux plats : le plus petit pignon est en 16 comme la roue-libre monovitesse d'origine. Pédalage dans la semoule garanti à 28kmh.

Le montage d'origine sur, par exemple, un 45cc à roues de 600 de 1951 nous donne 40/16 soit 2,5 tours de roue par tour de pédalier. 

-Ce montage permet d'aider efficacement le moteur à son couple maxi en côte sans forcer, ni mouliner.
-Pour le démarrage,  ou le redemarrage à un stop, c'est  beaucoup trop long et on peine à lancer la machine, il faut beaucoup peser sur les pédales : le pignon est trop petit.
-Pour aider le moteur sur un faux plat et augmenter sa moyenne, cette fois c'est bien trop court et on pédale dans la semoule en se fatiguant beaucoup pour peu d'effet. Cette fois le pignon est trop grand.

En résumé : c'est calculé d'origine pour un pédalage confortable à  une vitesse entre 17 et 20kmh suivant le diamètre du galet, quand le moteur est à 2000 trs. Au delà on pédale dans la semoule, et c'est plus crevant que ce n'est efficace.

Il faut donc en conservant le plateau de 40 dents obligatoirement dénicher une roue-libre dont le petit pignon a moins de 16 dents pour les faux plats, et le grand plus de 16 pour des démarrages faciles : ces roue-libres sont hélas très très difficiles à trouver : 14/16/20 ou 14/16/21 etc. Elles sont en outre indecemment  chères, parfois plus de 75€.

Heureusement, donc,  qu'on peut faire plus simple : trouver un plateau de vélo de 46 dents, pièce assez classique et très bon marché,  et monter une roue-libre courante ayant un pignon intermédiaire de 19 dents (46/18,4 => 2,5),  qui est cette fois très facile à trouver : 16/19/22 la plus courante,  encore fabriquée, vendue 3 francs 6 sous.
Vélosolex ne s'y était pas trompé en vendant le plateau en pièce de rechange : toute chose pérenne. Aucune solution qui ne soit durable,  pas d'organes rares, chers, ou farfelus.


Mieux,  mais un peu plus compliqué à trouver,  j'ai installé sur un 45cc de décembre 51 la configuration suivante : 46//16/20/24.
Un vrai régal à utiliser. 

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Ensuite,  et là ça va aussi être vraiment très compliqué pour ceux qui n'ont pas l'âme d'un chaudronnier / métallier-serrurier : il faut trouver une manette de dérailleur à collier pour tubes non pas de 26mm mais de 45mm. Bon courage....

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Heureusement il y a, là encore,  des alternatives :

Ou trouver une manette pour vélo classique dont le collier est en 2 parties, et fabriquer la partie "détachable" plus longue, pour rattraper le diamètre de la poutre. 
Attention en mettant la partie fixe à la forme de la poutre, de ne pas tout casser.

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Ou alors  mettre une rallonge de collier sur une manette classique, et donc 2 vis-ecrous, un jeu pour chaque jonction : pas très élégant ni dans les règles de l'art,  mais fonctionnel. Là aussi attention en redressant le collier pour en augmenter le diamètre. Ce n'est pas franchement fragile,  c'est juste que ça n'a pas été prévu pour être tordu à ce point là et ça peut casser.

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Après il n'y aura plus qu'à installer les différentes pièces sur le cadre, et décupler l'agrément de conduite de votre machine. J'ai 2 solex ainsi équipés,  que du bonheur sur ma vieille montagne. 


Il vous faudra aussi probablement soit fabriquer la patte de fixation du dérailleur sur l'écrou de roue ou la boulonnerie de fourche,  soit percer le cadre. Le mieux est de laisser le cadre intact,  mais ça complique beaucoup la vie. Compter quelques HEURES de casse-tête en plus.

Quelques mises en garde :

Ne montez surtout pas de roue-libre de plus de 3 vitesses. Ça vous obligerait à trouver le dérailleur idoine,  2 fois plus cher qu'un 3 vitesses, monter une chaîne plus étroite que l'origine et que le pédalier n'accepte pas nécessairement sauf à le passer au tour ou à la fraiseuse,  et surtout c'est alors beaucoup trop large pour la fourche arrière du solex qui en souffrirait. Outre des soucis de torsion du cadre préjudiciables à sa solidité,  ça décentre également beaucoup trop la roue dans le frein et le garde-boue.  Normalement il faut un rayonnage spécifique pour ça,  avec des rayons plus courts côte roue-libre. C'est ce qu'on appelle dans le jargon du métier une roue en parapluie.


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Monter impérativement un protecteur de rayons, sorte de disque de plastique ou aluminium,  sinon si jamais la chaîne saute du grand pignon c'est 3 ou 4 rayons de cassés.

Vérifier où touche le carburateur (45cc) ou la tôle écran (49cc) avant de boulonner la manette au cadre. Sinon cracccccc

Ne pas oublier les entretoises au niveau de l'axe de roue, pour compenser le porte-à-faux du plus petit pignon. Il faudra également recentrer l'axe de la roue.

Penser que sur le grand pignon la chaîne voudra peut-être carresser la béquille selon le dérailleur utilisé. Il sera peut-être nécessaire de retoucher la béquille. 

Essayez de trouver un dérailleur pour lequel la notice de montage est disponible sur le net, car si tous les dérailleurs se ressemblent ils ne se montent pas forcément de la même façon.  Exemple de 2 dérailleurs du fabricant simplex qui ne se montent pas du tout de la même façon : bien observer le galet

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Ne pas oublier qu'il faut une chaîne plus longue.

Préférer acheter un pédalier complet, attention sinon à la longueur de manivelle qui risque d'être différente.

Et enfin, puisque j'ai dis au début que c'était un coûteux montage,  quelques chiffres :

Un dérailleur ancien en bon état ne se vend que rarement moins d'une cinquantaine d'euros,  à laquelle il faut ajouter une vingtaine ou une trentaine d'euros pour la manette.
La roue-libre classique coûte une poignée de cerises,  mais une avec un pignon de 14 vaut entre 75 et 100€.
Un pédalier de 46 dents d'occasion, c'est une dizaine d'euros.

Au mieux, avec le câble, la gaine, le garde-rayons, la chaîne et du 46 dents devant + une roue-libre standard,  comptez une centaine d'euros un peu passée en fabriquant le collier etc.

Si vous tenez absolument à rester sur le pédalier d'origine,  comptez plus du double.