La petite histoire du duo bobine- fil de bougie.

Au départ, il y avait la borne droite du 45cc, qui finit coudée à partir du carter moteur ZM 10.450 en 1952.
Ces bornes en bakélite comportent une vis centrale en laiton pour y fixer le fil, et les bobines d'allumage ont une borne HT assez perfectionnée avec une borne à ressort, comme dans les douilles pour ampoules à baïonnette.
Ce système est quasi parfait et ne souffre d'aucune avarie connue sauf si une brute a explosé la borne en montant un fil de bougie en force.

1959, tout change.

L'arrivée du moteur 1700 change un peu les choses : nouvel allumage dont le fil ne sort plus près de la pompe à essence, mais sur l'arrière du moteur. La borne avec fil à visser va disparaitre pour faire place à une pseudo borne caoutchouc dans laquelle le fil de bougie est collé.
A son extrémité, le fil reçoit une petite vis en laiton, et la borne HT de la bobine devient une fragile languette de métal souple.
Une fois la borne caoutchouc emboitée à force dans le stator, la vis est en appui sur la languette de bobine, tenue entre borne HT souple et caoutchouc, sans rien qui force exagérément.

Si tel n'est pas le cas, écarter avec grandes précautions la languette du corps de la bobine pour rétablir le contact, avec 2 pinces dont une empêchera la partie de la languette DANS la bobine de bouger : Il ne faudrait pas que la connexion entre bobinage et languette s'arrache en tordant la languette, sinon la bobine va marcher beaucoup moins bien.

Sur les derniers moteurs type 1700 produits, en 1965-66, le stator est modifié : c'est le système le plus connu qui équipe tous les 3800, 5000 etc.

La pseudo borne de fil en caoutchouc à emboiter est abandonnée et remplacée par une pièce de plastique dur vissée dans le stator.
A cette occasion nait le nouveau fil de bougie qui va comporter une pièce importante de plus : ni plus ni moins qu'un petit bout de tuyau caoutchouc qui oblige la vis à l'extrémité du fil d'aller au contact de la borne HT sur la bobine.

Au bout du fil nous avons toujours la vis en laiton, cette vis retenant une rondelle de carton bakélisé juste un peu plus grande que le fil en diamètre.
Autour du fil, prisonnier entre la rondelle et la borne en plastique dur à visser, le tube caoutchouc souple.

Quand on va visser la borne dans le stator, elle poussera le petit tube de caoutchouc qui poussera à son tour la rondelle.
Comme la rondelle est vissée sur le fil, l'ensemble fil + rondelle + vis laiton n'a d'autre choix que d'aller se plaquer contre la borne de la bobine, et assurer ainsi un contact parfait.

Parallèlement, la bobine à languette souple (borne HT) sera abandonnée et remplacée par une bobine à plot, les fameuses bobines noyées dans une coque plastique.

IL NE FAUT JAMAIS TOUCHER A CE PLOT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! JAMAIS JAMAIS JAMAIS !!!!

En effet, ce plot n'est ni plus ni moins qu'un parallélépipède rectangle d'alliage cuivreux soudé sur un feuillard.

Pour ceux qui ne connaissent pas le parallélépipède, disons que c'est un cube.

Donc la bobine est faite comme suit :

On bobine le primaire, puis le secondaire (HT)

Une fois notre bobine bien bobinée, elle est trempée dans la résine. Elle a donc une mince couche de résine partout.

On laisse bien polymériser (sécher).

Autour de la mince couche de résine, on vient faire un tour 1/4 de feuillard puis sur ce feuillard on vient plus ou moins clouer et souder un petit cube d'alliage de cuivre (en réalité un parallélépipède, mais bon...)

Explication de clouer : le cube a un picot. Un minuscule picot. Si minuscule que mon smartphone ne le voit pas, mais les doigts le sentent très bien eux...

Une machine vient enfoncer le picot dans le feuillard, ce qui va donc l'agrafer et l'immobiliser, puis le picot va traverser la mince couche d'époxy et atteindre le fil de cuivre du bobinage HT. Voilà ça fait contact.
Parallèlement, le cube est soudé au feuillard, un peu comme avec une soudeuse par point.

Ensuite, on  plonge la bobine dans le plastique, probablement avec un masque pour ne pas engluer la borne HT.

ET C'EST TOUT.

Donc si jamais vous avez un fil de bougie que ne touche pas cette borne en cube parce qu'il manque le petit tuyau élastique et que vous suivez le mauvais conseil récurrent sur internet qui est de torde la borne avec une pince, ce qui va se passer c'est qu'en tirant sur la borne le minuscule clou (même pas 5 dixièmes de mm de long) va sortir du bobinage. Vous allez déclouer la borne HT exactement comme on décloue une palette à la différence près que le clou de borne n'est enfoncé que d' 1/10e de millimètre. Eh oui, sur ses 5/10e de longueur il traverse deux couches de feuillard, et une d'époxy : il ne peut pas être enfoncé dans le bobinage plus long que ce qu'il reste en longueur après avoir traversé feuillard et époxy.

Pour une bobine à enrobage plastique, c'est clair net et précis qu'il ne faut toucher à la borne HT sous aucun prétexte.
Pour les bobines d'avant,  celles à languettes, je déconseille tout autant de trifouiller la languette pour cette même raison : si la soudure interne casse, c'est mort.

Et là, ce qui se passe c'est le multimètre qui dit que le bobinage est coupé, forcément, avec des étincelles jaunes ou blanches, de mauvais départs à froid, des ratés d'allumage, etc.

Ci dessous un fil de bougie NEUF acheté en 1990 dans le réseau MBK, jamais monté. il est complet.

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Ci dessous, restes de l'enrobage d'une bobine grise défectueuse, celles de mauvaise réputation. Le clou était sorti du bobinage, le solex cafouillait...
J'ai épluché la bobine, foutu pour foutu. ça m'a permis de vous faire ce tuto, et comme j'ai pu corriger sa panne elle a repris du service. Après réparation, jolies étincelles bleues au lieu de blanches.

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